Biosketch

Les changements de thématiques caractérisent mon parcours d’enseignant chercheur. Ces thématiques ont été abordées par le biais de nombreuses collaborations à travers plusieurs programmes. Elles m’ont permis d’acquérir une vision plus généraliste de l’écologie fonctionnelle.
Après un doctorat sur les processus microbiens associés à la décomposition de la litière en milieu fluvial à Toulouse, deux stages post-doctoraux sur les mêmes thèmes en Allemagne (petits cours d’eau) et en Finlande (systèmes lacustres), un contrat d’IR CNRS sur les macroinvertébrés aquatiques détritivores dans le cadre d’un programme européen, j’ai été nommée Maître de Conférences à Strasbourg en 1997, sur la relation entre le développement végétal et le statut trophique et, en particulier, avec la concentration en phosphore dans les eaux courantes de la plaine du Rhin (thématique du programme de la Zone atelier franco-allemande, « Ecosystèmes alluviaux-biodiversité » de l’Institut Franco-allemand de Recherche sur l’Environnement).
Après 4 années passées à Strasbourg, j’ai obtenu une mutation à Marseille à l’IMBE en 2001. Depuis cette date, je travaille principalement sur le cycle des bio-éléments, avec la mise en place d’expérimentations pour l’étude i) de la relation sol-plante, en particulier la décomposition des litières, régissant le fonctionnement des écosystèmes terrestres méditerranéens et ii) des facteurs influençant cette relation.
Au-delà de la compréhension du fonctionnement des écosystèmes, la question est de savoir dans quelle mesure ces processus clés du fonctionnement changent en cas de forçage anthropique.
Plusieurs types de forçage sont abordés.
Il s’agit notamment de l’eutrophisation ou de l’acidification des milieux, mais aussi de manipulations d’écosystèmes perturbés en vue de les restaurer : amendements organiques pour augmenter la fertilité du sol dans des écosystèmes méditerranéens incendiés, amendements calco-magnésiens pour augmenter le pH des sols et des eaux d’écosystèmes ayant subis des décennies de pluies acides.
Deux types de changement global en milieu méditerranéen sont étudiés, le changement d’usage des terres et le changement climatique.
L’étude du changement d’usage des terres concerne l’impact de l’expansion du pin d’Alep suite à l’abandon des terres agricoles en Provence. Cette espèce est fortement productrice de métabolites secondaires, susceptibles de modifier le fonctionnement des écosystèmes méditerranéens.
Enfin, un accent fort est mis ces dernières années sur l’impact du changement climatique sur le fonctionnement des écosystèmes terrestres méditerranéens, en garrigue, ou en forêt, avec en particulier la mise en place de la plateforme expérimentale O3HP sur le site de l’Observatoire de Haute Provence à St Michel l’Observatoire (https://o3hp.obs-hp.fr/index.php/fr/). Cet outil de terrain nous permet de manipuler l’écosystème (système d’exclusion de pluie) afin de mieux comprendre le fonctionnement de cette chênaie et d’en prévoir les évolutions futures.
De plus, compte tenu de la spécificité des plantes méditerranéennes à produire des métabolites secondaires, notamment sous l’effet du stress hydrique, l’étude de ces écosystèmes est encore abordée sous l’angle de l’écologie chimique. L’objectif est de savoir si il existe un lien entre diversité chimique des plantes et diversité fonctionnelle et génétique des organismes du sol, et si ce lien détermine le fonctionnement des écosystèmes sous forçage climatique.