Etude des mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans la mise en place et le maintien des structures épithéliales chez l’éponge homoscléromorphe Oscarella lobularis

Avis de Soutenance de thèse

Madame Amélie Vernale



A soutenu publiquement ses travaux de thèse vendredi 10 septembre 2021, à la Station marine d’Endoume, Marseille.


Composition du jury

  • Eve GAZAVE - Rapporteuse IJM – Paris
  • Lucas LECLERE - Rapporteur LBDV - Villefranche-sur-Mer
  • Jean-Paul BORG - Examinateur CRCM -Marseille
  • Cécile GAUTHIER-ROUVIERE - Examinatrice CRBM - Montpellier
  • Carole BORCHIELLINI - Directrice de thèse IMBE - Marseille
  • André LE BIVIC - Co-directeur de thèse IBDM – Marseille

Résumé de thèse
Les épithéliums sont des tissus essentiels au bon fonctionnement de notre corps : ils façonnent les organes, contrôlent les échanges de molécules entre le milieu intracellulaire et extracellulaire permettant ainsi de créer une barrière physique entre ces milieux et maintenir une homéostasie corporelle. L’acquisition d’un l’épithélium chez l’ancêtre commun des métazoaires constitue une question évolutive importante. L’identification ainsi que la comparaison des mécanismes impliqués dans la mise en place et le maintien de cette structure chez les animaux permettraient d’apporter des réponses sur l’origine de l’acquisition d’une multicellularité durable au sein de ce taxon. Pour aborder cette question, nous nous concentrerons sur l’une des lignées les plus basales des métazoaires que sont les éponges (Porifera). Cette position phylogénétique leur confère une place centrale dans l’étude de l’origine et de l’évolution des métazoaires. L’espèce sur laquelle nous porterons notre attention est Oscarella lobularis faisant partie de la classe des Homoscléromorphes qui est la seule classe d’éponge possédant un épithélium histologiquement comparable à celui des cnidaires et des Bilatériens. Dans le cadre de cette thèse, j’ai participé au développement d’un nouveau modèle biologique, le bourgeon d’Oscarella lobularis issu de la reproduction asexuée. L’acquisition d’outils tels que les marquages cellulaires et les immunolocalisations, ainsi que leur capacité de dissociation et de réagrégation cellulaire m’ont permis d’étudier les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la morphogénèse épithéliale. Les résultats obtenus montrent que lors du processus de dissociation cellulaire, induit par l’absence de calcium et de magnésium dans une eau de mer artificielle, les principales caractéristiques des épithéliums étaient perdues (perte des contacts cellule-cellule et cellule-matrice ; perte de la polarité se traduisant par une perte du flagelle et la formation de protrusions basales ; déstructuration de la membrane basale visualisée par une diminution du marquage du collagène de type IV) et lors de la réagrégation une ré-épithélialisation est observée avec une restauration des principales caractéristiques. Parallèlement, l’acquisition de données transcriptomiques a permis de mettre en évidence une modification dans l’expression de certains gènes connus pour être impliqués dans la mise en place et le maintien des épithéliums chez les autres métazoaires ainsi une modification de l’expression de gènes spécifiques aux éponges.


Mots clés
Porifera | Epithélium | Evolution | Adhésion | RNA-seq



Lieu
Station marine d’Endoume (Marseille)