Germination et transplantation de plantules avec les symbiotes racinaires (champignons, bacteries)

Selon les travaux menés par Laffont-Schwob et al. (2011a et b), l’Astragale serait tolérante à la pollution des sols contaminés des anciens sites industriels métallurgiques à l’Escalette (sites contaminés par des Eléments Traces Métalliques et Métalloïdes). Une telle tolérance à la pollution procèderait de la double symbiose racinaire de l’Astragale avec des espèces fongiques microscopiques et des bactéries nodulantes. Une étude est en cours pour décrire et identifier les espèces fongiques symbiotes.

Au vu de ces connaissances, l’objectif du troisième volet est d’analyser l’effet de ces symbiotes racinaires sur (i) la germination pour optimiser la culture ex situ et (ii) la croissance ainsi que la survie des plantules in situ afin d’optimiser l’efficacité de la transplantation.
Il s’agit de cultiver les Astragales dans différents substrats avec ou sans les symbiotes du sol des sites pilotes (Cap Croisette, Goudes, Mont Rose).

Concrètement, 1080 graines ont été scarifiées (Cf apports du volet 1) et mises en culture (godets en plastique) en conditions contrôlées (serre du Jardin botanique de l’IMBE). Cela représente 360 graines par site.
En serre, le taux de germination a été estimé à 59 % sur cinq mois d’observation, et des paramètres de croissance (volume, nombre de feuilles) ont été mesurés en mars 2015.

En avril 2015, 300 plantules ont été transplantées avec les substrats contenus dans les godets (sols avec ou sans symbiotes) dans des exclos implantés dans les trois sites pilotes. Pour réunir toutes les chances de réussite, le CD13 a assuré un arrosage hebdomadaire jusqu’aux premières pluies d’automne et 15 exclos ont été mis en place pour protéger les plants du piétinement (Cf apports du volet 2). C’est là que les 20 lycéens du Lycée des Calanques sont d’abord intervenus, encadrés par les enseignants, pour fabriquer en atelier les piquets délimitant les exclos. Ils ont également aidé à transplanter les plantules.

Plantules d’Astragale transplantées dans un exclos

Dès lors, un suivi de la survie et de la croissance des transplants a été mis en place, et doit se poursuivre jusqu’en 2016.

Les premiers résultats montrent que la germination en serre n’est pas liée aux substrats contrairement au nombre de feuilles par plantule (diminution du nombre de feuilles pour les sols sans micro-organismes) et au volume (substrat avec micro-organismes du sol des Goudes meilleur que sol de Cap Croisette). Mais ces tendances liées aux substrats varient également selon l’origine des graines. In natura, c’est dans le site de Cap Croisette qu’est observée la meilleure durée de survie et la nature du substrat n’engendre aucune variation.

Pour les paramètres de croissance, on assiste à une forte réduction du nombre de feuilles et du volume sur la période estivale. Ces variations sont liées au site pilote. Si les taux de survie après huit mois d’observation sont encourageants (67 % à Cap Croisette ; 40 % aux Goudes ; 18 % au Mont Rose), il est toutefois essentiel de poursuivre les suivis de survie et de croissance car l’effet du substrat n’a pas été clairement établi in natura contrairement à la phase en serre.



 Les 3 volets expérimentaux