Hommages à Marcel Barbero

Hommage à Marcel Barbero (1940-2020)

Phytoécologue, biogéographe et protecteur de la nature méditerranéenne.

« Nous rendons hommage dans ce court texte, au Professeur Marcel Barbero décédé le 3 mai 2020 durant le confinement. Phytoécologue de renom, Professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, il a contribué à faire avancer la connaissance écologique et biogéographique des forêts du pourtour méditerranéen, mais aussi des montagnes. »

par Gilles BONIN et Frédéric MEDAIL

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Disparition de Marcel Barbero

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@Photo Fondation Someca

Le Professeur Marcel Barbero, né à la Seyne-sur-Mer (Var) le 11 juillet 1940 et décédé le samedi 2 mai 2020, a été l’une des personnes de référence au niveau national et même international en ce qui concerne la connaissance des écosystèmes méditerranéens. Son éloquente bibliographie, mais aussi son implication dans les différentes instances d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur tout au long de son parcours professionnel attestent largement de la position de leader qu’il a pu occuper durant de longues années dans le domaine de l’écologie scientifique.

Marcel Barbero a joué un rôle majeur dans la gouvernance de l’UMR IMEP au cours des années 1990 (notamment en tant que co-directeur entre 1991 et 1996) et, surtout, il a su localement réformer la place de l’écologie de manière à repositionner cette discipline dans les nouveaux courants thématiques (écologie du paysage, génétique des populations, biogéographie évolutive).

Parallèlement, Marcel Barbero a consacré une bonne parte de ses activités à la protection de la nature, d’abord sur le plan régional où il a présidé durant plus de 20 ans le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN), mais aussi aux niveaux national (Ministère de l’environnement) et international (UNESCO, MAB, NATURA 2000) au travers des différentes expertises ou conseils scientifiques auxquels il a été amené à participer.
Il a formé des générations d’étudiants français ou étrangers qui appréciaient sa connaissance encyclopédique, ses points de vue parfois iconoclastes et sa passion communicative à faire mieux comprendre et préserver la biodiversité méditerranéenne.

Hommage rendu à Marcel BARBERO, jeudi 17 septembre 2020

Ce jeudi 17 septembre, en Préfecture de Région, Frédéric Médail rendra un hommage à Marcel BARBERO lors du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN-PACA), instance qu’il présida entre 1993 et 2015.

Le Professeur Marcel BARBERO, né à la Seyne-sur-Mer (Var) le 11 juillet 1940 et décédé le samedi 2 mai 2020, a été l’une des personnes de référence au niveau national et même international en ce qui concerne la connaissance des écosystèmes méditerranéens.

Suite à l’annonce de son décès, nous avons reçu de nombreux messages de la part de collègues scientifiques ou gestionnaires des milieux naturels qui ont tenu à lui rendre hommage :

Les témoignages

Marcel Barbero était un grand monsieur de l’écologie scientifique et de l’engagement pour la préservation de la nature, ainsi qu’un humaniste hors du commun…

(Thierry Tatoni, AMU-IMBE)

Marcel a marqué le monde scientifique en région pendant des années et était pour de nombreuses personnes une référence incontournable et appréciable. Il a été Président du Conseil Scientifique et Technique (CST) du Parc Naturel Régional des Alpilles de 2006 à 2019. Il a conduit les travaux et les échanges de ce conseil avec les qualités humaines, la grande expertise et le constant souci de l’équilibre qui le caractérisait.
Il appréciait le territoire des Alpilles, comme espace de richesse écologique, espace d’agriculture emblématique, de culture et de tradition. Il avait à cœur cette terre de Provence dont il était originaire. L’équilibre homme nature était sa passion, la façon dont il a conduit sa présidence du CST en a témoigné. Sa jovialité, son humour, ses qualités de diplomatie et sa grande expérience nous laisseront un souvenir durable. C’est un personnage haut en couleur, véritable savant, profondément attachant qui nous a quitté et que nous regrettons.

(Philip Roche, INRAE – président du CST du PNR Alpilles)

La carrière de Marcel Barbero a été marquante dans le domaine de l’écologie et de la biogéographie du monde méditerranéen, avec une action constante et passionnée en vue de la préservation de la biodiversité aux niveaux européen, national et régional. On se souviendra aussi de son engagement déterminant au début des années 1990s pour relancer et moderniser la thématique scientifique de l’écologie continentale à Marseille, aussi bien au niveau universitaire que du CNRS. Sur les traces de Pierre Quézel, il sut développer avec brio l’IMEP qui deviendra ensuite l’IMBE.
Au-delà de sa profonde culture écologique et humaniste, il restera un homme de convictions, attachant et haut en couleur, un franco-italien intarissable sur son terroir des Alpes piémontaises et des Alpes maritimes, objet de sa magistrale thèse.
Merci Marcel pour tous vos éclairages pertinents et vos engagements passionnés !

(Frédéric Médail, AMU-IMBE)

Grosse surprise et peine. Que de route ensemble ! Je me souviens très bien de la première fois que je l’ai vu, dans le sous-sol de la Faculté Saint-Charles, des missions où il m’a accompagné dans le Marguareis pour ma thèse, et ainsi de suite...

(Jacques-Louis de Beaulieu, ancien Directeur de l’IMEP)

C’est avec une profonde tristesse que j’apprends la disparition de mon ami Marcel. Il m’a fait parcourir les Alpes du Sud et les Alpes piémontaises avec l’enthousiasme et l’énergie qui le caractérisaient. Il avait acquis avec Quézel une vision globale de la végétation méditerranéenne. (…) C’était un collègue attachant, très sensible aux aléas de sa vie professionnelle comme à ceux de ses engagements dans sa vie civile et privée. Adieu Marcel

(Gilles Bonin, président de Forêt Méditerranéenne)

Après Francois Toutain décédé le mois dernier, voici Marcel qui tire sa révérence. Pour moi des passeurs et des amis de cœur qui ont beaucoup compté…

(Jean-Jacques Brun, INRAE)

Je suis très profondément affecté. Bien que n’étant ni de la même spécialité que lui, ni du même laboratoire, nous avons longuement cheminé ensemble dans des contrats DGRST des années 1970, à EGPN, puis au Conseil scientifique du Parc des Alpilles dont il fut longtemps président. C’était un ami.

(Jacques Blondel, CNRS-CEFE)

Je n’ai connu Marcel Barbero que comme Président du CSRPN. Il y excellait, il connaissait tout : les milieux, les plantes, les réglementations, l’historique... J’ai souvent été impressionné par ses connaissances. Et il ne se laissait pas impressionner par certains exposés qui se voulaient à la page…

(Gabriel Nève, AMU-IMBE)

J’ai connu Marcel Barbero dans les années 90, on faisait partie de la Commission Sciences du monde végétal de l’ORSTOM ! Rares étaient ses absences aux réunions de la Commission qui avaient lieu à Paris, (…). C’était un grand scientifique, ses évaluations étaient justes, et ses interventions étaient pertinentes et constructives...

(Sevastianos Roussos, IRD-IMBE)

J’ai connu Marcel quand j’étais étudiante en DEA. Il m’impressionnait beaucoup, par sa culture, sa mémoire étonnante, sa connaissance des Alpes, surtout. Sans lui, je n’aurais pu mener à bien mes recherches doctorales. Je me souviens de ces petits matins dans la lumière un peu glauque du « 461 » à St-Jérôme - nous arrivions chacun très tôt- où nous parlions de tout et de rien autour du café ... qu’il avait évidemment réussi à me faire préparer. Un homme sensible, avec ses difficultés, très humain. Je garderai le souvenir d’un homme profondément engagé dans la protection de l’environnement, localement, régionalement, nationalement, et plus largement encore. Qu’il était fier de sa légion d’honneur ! Adieu Marcel, merci pour ce bout de chemin parcouru ensemble.

(Brigitte Talon, IMBE)

Très attristé par le départ de Marcel. Je l’ai peu connu et le regrette. Je peux simplement dire qu’il a été là à deux ou trois occasions avec une écoute, une humanité et une bienveillance rares.

(Thierry Gauquelin, AMU-IMBE)

Je rends hommage à un président de CSRPN qui avait des connaissances dans tous les domaines de l’écologie et qui par ses multiples responsabilités savait faire preuve de mesure dans ses décisions. Il était toujours à l’écoute et affable, car comme il le disait, il aimait parler et nouer des relations. Ses qualités humaines nous manqueront.

(Gilles Cheylan, président du CSRPN PACA)

C’est avec une grande tristesse que j’apprends la disparition de Marcel Barbero. Il ne se cantonnait pas à son rôle de président du CSRPN, mais faisait partie de ces personnalités que l’on rencontrait très souvent dans les couloirs et les bureaux du Tholonet. Il nous conviait à des discussions impromptues, d’une grande richesse, sur les sujets qui lui tenaient à cœur, et était surtout toujours accessible.

(Joël Bourideys, DREAL PACA)

J’avais d’abord connu son nom, lorsque j’étais jeune doctorant de 3ème cycle dans les années 1977/78 sous la direction d’un autre Marcel (M. Guinochet à l’Université Paris XI Orsay), par sa remarquable thèse et ses nombreuses publications sur la végétation forestière du bassin méditerranéen (devant lesquelles j’étais en admiration) sous la houlette et ensuite avec Pierre Quézel. J’avais ensuite eu le plaisir de faire sa connaissance et de le rencontrer régulièrement dans le cadre des travaux du comité « Ecologie & Gestion du Patrimoine Naturel » du Ministère de l’Environnement, ainsi que lors des réunions de présidents de CSRPN. J’avais toujours une grande joie à revoir Marcel à ces occasions du fait de sa jovialité, de ses vastes connaissances, de son enthousiasme et de sa sincérité. Il restera pour moi un modèle de scientifique (botaniste et phytosociologue) d’une grande compétence et engagé, qui mettait ses connaissances au service de la protection de la biodiversité et de l’environnement.

(Serge Muller, MNHN – Président du CNPN)

Mes relations amicales avec Marcel n’ont fait que se développer, des Universités marseillaises où je le côtoyais, au CSRPN dont il fut, là aussi sur les traces de Pierre Quézel, un Président plein de compétences en même temps que d’attentions pour tous. C’est un sentiment réconfortant de savoir qu’on a profité de longues années de son enthousiasme et de son savoir dans les sciences naturelles vues comme un ensemble, un tout cohérent, du sous-sol aux orchidées et aux oiseaux. Oui, il mérite un merci du fond du coeur pour tout ce qu’il nous a apporté.

(Claude Rousset, président de la réserve géologique de Digne)

C’est avec beaucoup de peine que j’apprends le décès de Mr le professeur Marcel Barbero.
Encore un, des trois Grands Hommes que j’ai eu le privilège de connaître à l’IMEP, qui s’en va.
Au-delà de son considérable apport scientifique à l’écologie méditerranéenne, je garde l’image d’un homme avenant, jovial, attachant.

(Malika Dahmani, Université d’Alger)

Marcel Barbero était un vrai écologue ouvert sur les questions sociétales, et un homme d’une grande convivialité…

(François Fromard, CNRS-Ecolab)

La nouvelle de la disparition de Marcel Barbero me rend très triste. Avec moi, il était très chaleureux, la confiance et la connivence allaient de soi, un courant de sympathie passait entre nous, comme une évidence qui ne s’explique pas. C’était aussi un bonheur de se retrouver régulièrement dans quelques instances environnementales où il avait l’art de trouver la bonne conclusion aux débats les plus embrouillés. Mon amitié était pour l’homme et dépassait la dimension professionnelle de notre relation. Il va me manquer. Mes pensées accompagnent ses proches et sa famille dans ce douloureux moment.

(Bernard Picon, CNRS)

Encore un autre botaniste et phyto-écologue, spécialiste de la Méditerranée, qui nous quitte, et pas n’importe lequel. Marcel a été l’encadrant de mes 2 thèses, un collègue et puis un ami avec de grandes qualités humaines. Combien de souvenirs surgissent en ce moment dans ma mémoire : à Marseille, à Rabat, au bled sur les montagnes du Rif et des Atlas...

(Mohamed Fennane, Institut scientifique, Université Mohammed V de Rabat)

C’était un homme formidable, habité par une telle passion qu’il semblait qu’elle allait le mener encore longtemps. Il était encore très dynamique.
ll était toujours très impliqué sur tous les sujets avec une présence très assidue. Il nous a aidé dans l’évaluation du Docob Natura 2000 du cœur du Parc avec sa double casquette CSRPN. Il avait toujours à cœur de pousser plus loin la compréhension des écosystèmes et il accueillait favorablement les nouveaux programmes scientifiques, tout en les analysant toujours avec un esprit critique constructif. On sentait aussi que son objectif n’était pas seulement celui du scientifique mais aussi celui de l’homme qui voulait protéger ce territoire. Il insistait beaucoup sur l’intérêt de classer le territoire du Marguareis. Peut-être qu’un jour nous y arriverons !

(Nathalie Siefert, Parc national du Mercantour)
Lire également cet hommage du Parc National du Mercantour

Il a été toujours au côté du Parc. Son travail comme scientifique, comme acteur investi dans de nombreux domaines et son humanisme sont exceptionnels. Il nous a tant apporté. Il est intervenu au 40 ans du PNM. C’était très émouvant. A cette dernière intervention il a fait allusion à son départ proche. La salle était aux larmes, composée de nombreux scientifiques dont il a été l’inspiration.

(Monique Perfus, Parc national du Mercantour)

Pour moi il a été un grand homme. Je garde toujours un souvenir affectueux de lui et je ne pourrai jamais oublier le bien que j’ai reçu pendant mon séjour à Marseille, soit sur le plan humain soit scientifique.

(Giuseppe Garfi, CNR Palerme)

Après l’avoir eu comme professeur dans les années 75 à 78, il a ensuite suivi mes travaux de thèse, puis nous sommes partis ensemble sur la longue route des ZNIEFF et du CSRPN. Plus de 20 ans de secrétariat du CSRPN sous sa présidence, ça laisse des traces …

(Dorothée Meyer, ex chargée de mission du CSRPN-PACA)

Je suis particulièrement touché car c’est finalement ses cours qui m’ont décidés à abandonner la physique pour l’écologie, et son encadrement lors de mon stage de maîtrise au Conservatoire botanique alpin a lancé ma carrière professionnelle. Il m’a toujours impressionné par sa mémoire sans faille et son humanisme taquin.
On perd un monstre de savoir et un personnage qui savait passer du sérieux au plaisir.

(Virgile Noble, CBN Méditerranée)

C’est un ami que nous perdons et c’est une immense perte pour la protection de la nature. Pendant toutes ces années, il a animé avec talent, humour et efficacité toutes nos réunions. Nous avons pu apprécié ses grandes qualités humaines, sa constante bonne humeur (malgré ses soucis bien réels), ses larges connaissances sur tous les compartiments biologiques, son talent de fin négociateur, sa disponibilité et sa chaleureuse amitié ; cela va faire un très grand vide à la DREAL.

(Marc Verlaque, CNRS-MIO et Régine Verlaque, CNRS-IMBE)

Marcel Barbero compte parmi les personnes qui ont été déterminantes dans mon parcours et plus encore. Il m’a fait découvrir l’écologie, la flore méditerranéenne, et aussi un peu de l’histoire de notre région. C’était un personnage généreux, qui pouvait être magistral puis passer à des sujets plus légers, avec toujours une anecdote à partager. Il était animé par sa passion et l’envie de transmettre ses connaissances peu importe ses problèmes du quotidien.
Je m’estime chanceux de l’avoir connu, d’avoir suivi ses enseignements, et d’avoir partagé avec lui quelques moments de vie que je garderai précieusement en mémoire.
C’est certain, il aura marqué de très nombreuses personnes...

(Yohan Petit, CBN Corse)

Son nom est étroitement lié à la région méditerranéenne par ses nombreux travaux écologiques et encadrements de thèses.

(Abdelmadjid Boughani, Université d’Alger)

J’ai souvenir d’un homme très savant, pédagogue, passionné et passionnant, sympathique quoique surprenant (au sens premier, il aimait surprendre, et aussi il était parfois atypique et inattendu), ce qui ne plaisait pas toujours à tout le monde, mais qui le rendait encore plus attachant à mon sens.
Il nous laisse à nous, écologues et botanistes méditerranéens, une longue liste de travaux fondamentaux encore utiles aujourd’hui, notamment au Maghreb. C’est le dernier de la fameuse trilogie Quézel / Loisel / Barbero à nous quitter.

(Errol Véla, AMAP - Université de Montpellier)

Marcel Barbero nous a quitté et j’en suis très ému, je l’avais côtoyé pendant de nombreuses années et j’appréciais beaucoup l’homme, son humour, sa gentillesse et sa science…

(JM Pirastru, PNR Alpilles)

Dans la période 1975-1990, je me suis retrouvé avec lui dans des réunions (financements par la DGRST, le PIREN…) car nous travaillions dans les mêmes programmes de recherche qui regroupaient les « experts méditerranéens », venant en général d’Avignon, Marseille, Montpellier et Nice. Je l’ai croisé aussi à l’occasion de jurys de thèse et d’HDR. Les repas et les pots étaient de bonnes occasions d’échanger. (...) Les années passant, je le revoyais avec plaisir - comme un compagnon de route pour l’écologie scientifique, car « si attachant et haut en couleurs » (...). D’un point de vue scientifique, il avait eu le courage, le pragmatisme et la vision de réorienter et d’élargir les thématiques en écologie continentale.

(Max Debussche, CEFE-CNRS)

Nouveaux Hommages à Marcel Barbero

Il avait choisi les Alpes maritimes et ligures pour territoire d’étude, initialement pour ses racines familiales. Il a exploré toute la diversité de ce territoire, de la connaissance des espèces, des habitats et des écosystèmes jusqu’à la mise en place de leur préservation.
Un des pionniers de la biogéographie, cette « science charnière entre les temps passés et ceux d’aujourd’hui » qui constitue toujours l’un des éléments clés pris en compte au CBNMed.
Ses savoirs, il avait su les mettre au profit de la protection de la Nature, aussi bien des espaces que des espèces et des habitats.
Il faisait naturellement partager ses connaissances à ses étudiants, aux nombreux conseils scientifiques d’aires protégées auxquels il participait, au CSRPN, et aux autres comités et groupes de travail qu’il animait avec une passion qui ne laissait personne indifférent.
Plus de 50 années au service de la connaissance et de la conservation de la biodiversité bien au-delà de ce territoire et de nos frontières...
A nous tous de contribuer à la poursuite de ses travaux et de ses espérances car « Il faut toujours respecter le passé qui jardine le présent vers l’avenir ».
« Un combat pour la biodiversité ne se termine jamais ».

(Katia Diadema, CBN Méditerranéen)

La plupart d’entre vous l’on connut comme rapporteur de leur site N2000, d’autres comme un naturaliste et scientifique renommé. Le réseau N2000 lui doit beaucoup, pour la création des sites, l’élaboration des DOCOB, la concertation avec les élus locaux, l’explication des enjeux biodiversité auprès de tous les acteurs. Il était encore très impliqué dans la transmission de ses savoirs, que ce soit lors des COPIL ou lors des réunions techniques (cartographies des habitats, études d’incidences...). Sa disparition soudaine laissera un grand vide.

(Jean-Marc Salles, DREAL PACA)

Je garde un souvenir ému d’une de ses interventions en faveur de la sauvegarde de la Plaine des Maures qui a été décisif et d’un grand réconfort dans l’incertitude où nous étions en 1992.
La lutte continue !

(René Celse, Apiculteur)

J’ai eu le plaisir de rencontrer Marcel Barbero, de l’écouter et de l’accompagner sur le terrain sur l’emplacement même où étaient projetés les bâtiments du projet Michelin lorsque je militais au sein du « Collectif pour la Plaine des Maures » contre le projet Michelin de circuit d’essais pneumatiques.
M. Barbero a écrit un texte significatif « Plaidoyer scientifique pour la Plaine des Maures », fourni au Collectif le 8 sept. 1992.
Engagé, militant, passionné et chercheur avide de connaissance, Marcel Barbero a étudié en détail les mares et ruisseaux temporaires, dans les années soixante. Phytosociologue et cartographe, il a réalisé diverses cartes de la végétation : Viève-Cuneo, Nice, Cannes, Alpes piémontaises Parc National du Mercantour au 1/100000. La botanique provençale et sud alpine doit énormément d’apports à Marcel Barbero. Nous perdons un Maître, un éminent botaniste militant.

(Georges Rebuffel, Botaniste / Inflovar)

C’est un peu comme si j’étais aujourd’hui orphelin.
L’Homme qui m’a appris la floristique et qui par sa connaissance étendue des milieux méditerranéens écrivait des publications d’un haut niveau scientifique (ex : les hêtraies des Alpes Maritimes et ligures) nous a quittés !
C’est grâce à lui, à Pierre Quézel et à René Molinier que j’ai pu acquérir une bonne connaissance de la flore provençale et dauphinoise.

(Jean-Philippe Charles, ONF)

Bossuet et André Malraux ne sont pas spécialement ma « tasse de thé » ; d’ailleurs, mon très cher ami Marcel Barbero n’aurait, je pense, guère supporté une oraison funèbre !
Je me permets tout de même, très modestement, de lui rendre un hommage aussi sincère qu’empreint d’une profonde tristesse, car, depuis que nous nous sommes connus, lors de mon affectation à l’Université de Nice à l’automne 1967, je l’ai toujours considéré comme un être exceptionnel ... et exceptionnellement attachant.
Le plus enviable était peut-être sa connaissance hors normes des écosystèmes de l’ensemble du bassin méditerranéen, résultat de multiples missions en compagnie de Pierre Quézel. Des observations de terrain très pertinentes, une mémoire irréaliste, et quelles facultés de synthèse !
A une échelle de territoire beaucoup plus modeste, les publications de Marcel – sans parler de ses informations orales, doublées de précieux conseils – m’ont accompagné avec une grande utilité dans mes recherches botaniques et phytosociologiques dans les Alpes du Sud et la Côte d’Azur. En résumé, pour moi-même et mes collègues et/ou amis, élèves, etc., l’héritage de Marcel est irremplaçable et le restera pour longtemps.
Au reçu des convocations concernant divers « Comités de pilotage » de sites Natura 2000 des Alpes- Maritimes, je me réjouissais dans la perspective de revoir Marcel, avec sa gentillesse, son souci du bien- être de l’autre ... et sa faconde toute méridionale. Dans la discussion et les projets, toujours des interventions aussi remarquées que remarquables par leur pertinence, notamment avec un « sens aigu des réalités », ce qui est une denrée rare.
Oui, digne représentant de la « Science aimable », Marcel Barbero va manquer à beaucoup d’entre nous, mais il reste son image captivante et la valeur de son œuvre considérable, tant dans ses publications que par ses nombreuses actions dans la protection de la nature.

(Robert Salanon, Université de Nice)

C’est avec une très grande tristesse, et le cœur serré que j’apprends la disparition de Marcel Barbero, dont j’ai été son premier doctorant en 1975-1976.
Au-delà de ses compétences scientifiques, ses grandes qualités humaines avec des encouragements permanents et une générosité débordante, m’ont toujours laissé un souvenir très ému et un profond respect. Il savait avec sa bonne humeur permanente casser les codes et dépasser les simples rapports de la tâche scientifique, pour nouer des liens plus amicaux et d’une très grande sincérité. Je me souviens encore de nos campagnes de terrain dans le Ventoux avec l’équipe de recherche pluridisciplinaire DGRST, où régnait un esprit de grande camaraderie et d’amitié dont il était le moteur principal. Il était comme le bon pain pétri de cette philosophie à visage humain que rien ni personne ne laisse indifférent. Dès les années 1970, en ouvrant l’enseignement de l’écologie végétale méditerranéenne au droit de l’environnement, il avait su anticiper les évolutions et enjeux à venir de la société. Un grand et chaleureux Merci Marcel pour m’avoir conduit sur la voie de l’écologie appliquée à l’aménagement du territoire, et orienté favorablement mon parcours professionnel vers la gestion de l’environnement et de l’espace naturel.

(Georges Guende, ex chargé de mission au Parc naturel régional du Luberon)

Mes souvenirs de Marcel datent un peu mais ils sont tous bons et maintenant teintés de tristesse. Je me rappelle son engagement socialiste notamment pendant les années de la présidence de F. Mitterrand et au conseil municipal de la Seyne sur Mer. Je me rappelle aussi les discours qu’il aimait faire et les anecdotes parfois insolites qu’il se plaisait à raconter (par exemple à l’occasion de soutenance de thèses). Je me rappelle de lui comme d’un responsable de labo très soucieux de ses personnels et étudiants.
A l’issue de ma thèse en 1990 puis de mon post doc, j’étais sans travail au cours de l’année 1991 alors que je préparais et tentais les concours de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour m’aider financièrement et me permettre de garder un lien avec le labo (IMEP à l’époque), il m’avait impliqué dans un contrat d’expertise concernant un projet de réhabilitation des bords du Gardon après exploitation pour du gravier. Pour me mettre le pied à l’étrier dans cette étude d’impact phytoécologique, nous étions allés ensemble sur le terrain. En moins d’une demi-journée, au pas de charge, il m’avait montré toutes les plantes (peut être une centaine) que je serais amené à rencontrer par la suite au cours des relevés qu’il me fallait faire pour le projet. J’avais peine à le suivre, à prendre des notes et garder quelques noms en mémoire. Je devais par la suite régulièrement le questionner dans son bureau de la fac St Jérôme pour lui faire déterminer les plantes dont j’avais entre temps (bien sûr) oublié le nom.
Marcel était aussi et surtout un botaniste hors pair. Ses publications et sa contribution à l’expertise collective nationale sur l’écologie, notamment au titre de ses activités politiques, en sont une belle démonstration.

(Bruno FADY, INRAE)

Je viens d’apprendre le décès du professeur Marcel Barbéro de l’université de Marseille et ancien direteur de l’IMEP. C’est uNe triste nouvelle. Il était très attaché au Maroc et au monde méditerranéen. Je garde de très bons souvenirs de sa spontanéité et sollicitude. Qu’il repose en paix.

(Mohamed ALIFRIQUI, Université Cadi Ayyad, Marrakech)


C’est avec une infinie tristesse que j’apprends avec retard le décès de mon Ami Marcel !
Marcel avait été mon étudiant, et dès le début je m’étais pris de sympathie pour lui car il tranchait sur tous les autres.
Puis devenu Professeur , nous avions collaboré sur certains projets concernant les aspects environnementaux du littoral varois où il s’était impliqué aussi politiquement.
Au niveau enseignement il représentait la botanique au sein de la licence « biologie des organismes » dont j’étais responsable.
Ensuite, partis tous deux à la retraite les vicissitudes de l’existence nous ont éloignés mais son souvenir demeure en moi très vivace !

(Nardo VICENTE, IMBE)

Merci pour tous ces témoignages et ceux qui continuent d’arriver...

@Photo Luc Boutria / Var-Matin

Pour retrouver l’histoire de l’IMEP, consultez le livret en ligne :