L’écopastoralisme, un outil adapté pour la gestion conservatoire des écosystèmes très anthropisés ?

Le cas des digues artificielles du canal de dérivation de Donzère-Mondragon dans la vallée du Rhône (Vaucluse-Drôme, France)

Spécialité : Biologie des populations et écologie

Thèse présentée par Cannelle Moinardeau
Le 12 décembre 2018 à 14h00 dans l’amphithéâtre de l’IUT d’Avignon

Jury
Didier ALARD, Professeur, BIOGECO, Université de Bordeaux : Rapporteur
Sylvain PLANTUREUX , Professeur, LAE, Université de Lorraine  : Rapporteur
Albin BLASCHKA, Docteur, Agricultural Research and Education Center Raumberg-Gumpenstein, Autriche : Examinateur
Elise BUISSON, Maître de Conférences HDR, IMBE, Université d’Avignon  : Examinatrice
Romain BRUSSON, Chargé d’étude environnement, CNR : Invité
Bruna ROMANINI, Personnel d’exécution, ONCFS  : Invitée
François MESLEARD, Directeur de recherche, Institut de la Tour du Valat
Professeur associé, IMBE, Université d’Avignon : Codirecteur
Thierry DUTOIT , Directeur de recherche CNRS IMBE, Université d’Avignon : Directeur

Résumé
L’objectif principal de cette thèse était de caractériser les impacts de différents types de gestion pastorale (bovins, équins, caprins) sur les communautés végétales de « nouveaux écosystèmes » fortement anthropisés que sont les digues et remblais de la réserve de Donzère-Mondragon dans la basse vallée du Rhône. Différents outils ont été utilisés (relevés de végétation, analyses de sols, analyses minérales des herbages, télédétection, etc.) à des échelles spatiales différentes afin de dégager les interrelations entre les différents niveaux d’organisation et fonctionnalités de la végétation. En effet, l’émergence des « nouveaux écosystèmes » oblige les gestionnaires à reconsidérer les principes initiaux de la gestion conservatoire. Dans notre étude, il a pu être démontré que les systèmes de pâturage faisant appel à des troupeaux d’herbivores dont l’organisation est adaptée pour maintenir l’ouverture des milieux, augmentent la richesse spécifique, la diversité et l’hétérogénéité de la végétation à court terme (3-5 années) par rapport à l’absence de gestion ou aux interventions mécaniques. Les analyses montrent également que les espèces annuelles qui apparaissent sont appétentes et contribuent à augmenter la valeur fourragère de certains faciès du site pâturé par les chevaux. Ces herbivores ont également un impact sur la banque de graines permanente du sol en augmentant son hétérogénéité et la densité de graines viables sous les faciès les plus pâturés. Le pâturage des vaches et des chevaux confirme une corrélation entre l’indice de végétation (NDVI) obtenu après l’analyse de photographies aériennes, la biomasse et la richesse en espèces végétales. Les estimations d’indices de consommation de la ronce sous SIG ont permis d’apprécier l’efficacité de l’action des chèvres. Ces différents résultats, pour les modalités testées, correspondent bien à ceux déjà obtenus lors d’applications de systèmes pastoraux en milieux naturels. La gestion pastorale devrait néanmoins être pensée sur le moyen terme, si possible via des contrats pluriannuels, favorisant la durabilité de cette méthode de gestion et de ses effets dans le temps.


Voir également le reportage sur la thèse de Cannelle Moinardeau, diffusé samedi 01 septembre à 19h00 aux infos régionales de France 3 Provence-Alpes, ainsi que dans l’émission « Les coulisses de Prioriterre » du lundi 26 novembre 2018 :