Nos félicitations à Marie!

Marie Finocchiaro a obtenu le prix de la meilleure présentation orale au congrès de l’ED 251, félicitations!
Le projet de thèse de Marie Finocchiaro (équipes PPM/VEC) vise à mieux comprendre les liens fonctionnels entre hétérogénéité du paysage et microclimat.

VERS UNE MEILLEURE COMPREHENSION DES PROCESSUS DE DECOUPLAGE CLIMATIQUE DANS LES MICROREFUGES

Les microrefuges sont des sites où certaines espèces peuvent survivre en dehors de leur aire de répartition malgré des conditions climatiques régionales défavorables. Lors d’une précédente étude, nous avons pu démontrer que les microrefuges actuels offrent un microclimat plus frais que leur environnement immédiat, et en font bénéficier les communautés qu’ils abritent : c’est la capacité tampon des microrefuges. Cependant, en raison du réchauffement climatique en cours, cet effet tampon ne peut suffire à assurer la stabilité microclimatique et biologique de ces microsites sur le long terme. La capacité des microrefuges à préserver les populations qu’ils hébergent dépend de leur capacité à être moins sensibles aux fluctuations climatiques régionales, y compris lors des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. Cette corrélation réduite entre les températures à l’intérieur et à l’extérieur des microrefuges est appelée “effet de découplage”, mais reste à démontrer à ce jour (fig. 1).

Figure 1 : Schéma conceptuel représentant la capacité de découplage climatique des microrefuges lors d’un épisode de vague de chaleur. Nous faisons ici l’hypothèse d’une totale décorrélation des températures entre les microrefuges et le climat régional, mesuré au sein des stations météorologiques du réseau national.

L’étude vise ainsi à analyser les corrélations entre les températures mesurées à l’intérieur des microrefuges, dans le voisinage proche (site contrôle) et à l’échelle régionale, notamment au cours de période de vagues de chaleur (fig. 2).

Figure 2 : Schéma représentant les stations de mesure utilisées pour évaluer les corrélations climatiques : microrefuge (bleu), site contrôle (orange) et station Météo France (rouge).

La région méditerranéenne est particulièrement intéressante pour cette étude en raison de sa topographie variée qui offre des gradients microclimatiques remarquables favorisant la présence de microrefuges, et de son exposition à ces épisodes d’extrêmes climatiques. Le suivi microclimatique et floristique des populations de deux espèces végétales d’ores et déjà en situation de microrefuge dans le sud-est de la France, permet de quantifier le degré de découplage climatique des microrefuges par rapport à leur environnement proche. Les données collectées ainsi que l’utilisation de données LiDAR aideront à comprendre les mécanismes sous-jacents de l’effet de découplage des microrefuges et à évaluer leur capacité à conserver la flore à long terme.