Semis de graines scarifiées versus non scarifiées & autotoxicité

L’objectif est de savoir si la scarification des graines, en levant l’inhibition tégumentaire, améliore le taux de germination, et si l’Astragale exerce un effet négatif sur l’émergence des individus.

Dispositif expérimental du volet 1 (quadrat positionné au pied d’une Astragale morte)

En novembre 2012, 600 graines d’Astragale ont été ensemencées dans trois sites : le Cap Croisette, les Goudes et le Mont Rose. La moitié de ces graines a été préalablement scarifiée en laboratoire. L’autre moitié n’a subi aucun traitement préalable. A l’aide d’une pince et d’un quadrat, les graines ont ensuite été ensemencées à proximité d’une Astragale adulte tantôt vivante tantôt morte et selon un gradient d’éloignement au plant mère, pour tester si l’Astragale est une plante autotoxique. En plantant les graines à proximité immédiate de plants vivants, nous nous attendons à ce que les substances chimiques libérées par leurs racines inhibent alors la germination. A l’inverse, la germination des graines ensemencées près de plants morts et éloignées des plants vivants devrait être supérieure.

Scarifier les graines est un prérequis indispensable à leur germination, car les graines non scarifiées ne germent quasiment pas (0.01 %) tandis que 39 % des graines préalablement scarifiées ont germé (total des trois sites). Ce sont les sites du Cap Croisette (52 %) et des Goudes (53 %) qui montrent les meilleurs taux de germination, au bout de cinq mois (12% pour le site du Mont Rose).

Les analyses montrent que les plants vivants n’agissent pas sur la germination, ainsi que l’effet lié à l’éloignement au plant mère. L’Astragale n’est donc pas autotoxique envers la germination des graines.

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Graine d’Astragale ayant germé avec ses deux cotylédons

Mais après cinq mois d’observations, 12 % des plantules ont survécu. Des facteurs naturels et d’origine anthropique propres au littoral marseillais réduisent donc fortement la survie des plantules, tels que l’effet des embruns salés et pollués, et potentiellement, l’effet de l’herbivorie des parties végétatives.

Ce premier volet indique (i) l’absence d’un processus naturel de scarification des graines d’Astragale assurant le recrutement naturel des individus et (ii) l’inefficacité d’un renforcement des populations d’Astragale par les graines.



 Les 3 volets expérimentaux