Soutenance : RAPPEL soutenance de thèse de Maïa FOURT : Histoire de la pêche des éponges en Méditerranée, et son adaptation récente au changement régional

Par :
du 2019-12-17 - 14:00 au 2019-12-17 - 16:00

SME - Salle de conférence Batiment 4
Station Marine d’Endoume
chemin de la batterie des lions
Batiment 4, salle de réunion
13007 Marseille

Soutenance de thèse de Maïa FOURT.
Résumé :
La pêche aux petits métiers en Méditerranée est une activité ancienne, fermement ancrée dans la culture de cet espace maritime. Elle joue un rôle primordial en contribuant à la sécurité alimentaire et à l’économie, en particulier celle des espaces insulaires. La pêche des éponges, aujourd’hui une pêche aux petits métiers, est pratiquée en Méditerranée depuis l’Antiquité. Elle montre des signes récents d’essoufflement avec un effondrement de la production et une diminution du nombre de pêcheurs. Pourtant, l’importance du marché à l’exportation depuis le XIXe jusqu’à la moitié du XXe s., témoigne de la grandeur passée de cette pêche qui a laissé une abondante documentation commerciale.Retour ligne automatique
Jusqu’ici, aucune recherche n’a analysé les interactions entre les pêcheurs, le contexte socio-économique et politique de la pêcherie, l’évolution des espèces cible dans un environnement en mutations à l’échelle du bassin et sur une longue période. Cette étude comble ce manque de connaissance en proposant une approche holistique, interdisciplinaire et prospective appliquée à plus de deux siècles d’histoire de cette pêche. Elle est structurée en trois parties. La première propose une approche spatialisée à l’échelle de la Méditerranée, prenant en compte plusieurs périodes clés. Elle a pour objectif d’identifier les secteurs géographiques dans lesquels des mutations de pratiques peuvent être liées à des changements dans la distribution et la disponibilité de la ressource. Une seconde partie présente et analyse les variations de production d’éponges et de l’effort de pêche dans deux sites focaux, l’espace Égéen et la Tunisie. Le dernier temps de ce travail est consacré à des parcours de vie de pêcheurs d’éponges. Ces itinéraires sont analysés, afin de mieux comprendre les comportements et les choix adaptatifs des pêcheurs face aux changements qui ont bouleversé leur activité.Retour ligne automatique
En s’appuyant sur de nombreux documents d’archives, sur la littérature grise, sur des publications et des entretiens, cette recherche révèle (i) des changements de répartition géographique des pêcheurs, des techniques et de la ressource en Méditerranée, et (ii) les variations de la production des éponges de bain en Tunisie et dans la région Égéenne au cours des 170 dernières années. L’étude établit que jusqu’à la décennie 1970, les facteurs qui ont principalement influencé cette pêcherie sont notamment la demande sociétale, la précarité des communautés de pêcheurs, les changements d’usages ainsi que les relations socio-politique et économique des pays méditerranéens. En 1986, une épizootie a provoqué une mortalité massive d’éponges de bain dans une grande partie de la Méditerranée. Depuis, des épizooties fréquentes en lien avec des changements de régimes thermiques ont affaibli les stocks. Trois pays sont parvenus à maintenir cependant une pêcherie d’éponges. Les pêcheurs se sont adaptés à cette ressource irrégulièrement disponible, en réduisant leurs équipages, en ciblant d’autres espèces, ou en s’appuyant d’avantage sur d’autres pratiques de pêche déjà existantes.

Jury :
Directeurs :
Thierry Pérez (CNRS-IMBE) et Daniel Faget (Aix-Marseille université-MMSH)
Rapporteurs :
Anne Brogini (Université de Nice) et Francisco Javier Cristobo (Centre Oceanografico de Gijon)
Examinateurs :
Françoise Gaill (CNRS), Christos Arvanitidis (Hellenic Centre for Marine Research)
Présidente : Virginie Baldy (Aix-Marseille Université)

Voir en ligne : http://evenements.osupytheas.fr/pub...