Soutenance : Soutenance de thèse de Julie Braschi : Conséquences du contrôle d’espèces exotiques envahissantes sur la dynamique des assemblages d’araignées et de coléoptères de l’île de Bagaud (...)

Par : Julie BRASCHI
du 2021-03-29 - 09:00 au 2021-03-29 - 11:00

SME - Salle de conférence Batiment 4
Station Marine d’Endoume
chemin de la batterie des lions
Batiment 4, salle de réunion
13007 Marseille

Conséquences du contrôle d’espèces exotiques envahissantes sur la dynamique des assemblages d’araignées et de coléoptères de l’île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) : Cas de la griffe de sorcière (Carpobrotus) et du rat noir (Rattus rattus)

Composition du jury:
 David RENAULT, Université Rennes 1 : Rapporteur
 Éric VIDAL, IRD : Rapporteur
 Elsa BONNAUD, Université Paris-Saclay : Examinatrice
 Julien PETILLON, Université Rennes 1 : Examinateur
 Philippe PONEL, CNRS : Directeur de thèse
 Élise BUISSON, Avignon Université : Co-directrice de thèse

Résumé :
Les invasions biologiques représentent la première cause de perte de biodiversité dans les écosystèmes insulaires. Les îles sont fréquemment envahies par des espèces exotiques envahissantes qui diminuent la richesse et l’abondance des espèces indigènes, perturbent le fonctionnement des écosystèmes et les réseaux trophiques, modifient la structure de l’habitat, affectent le comportement de la faune indigène, etc. Plus d’un millier de programmes d’éradication d’espèces envahissantes ont été accomplis dans les îles du monde, mais l’absence de suivi avant et après l’éradication rend souvent impossible l’évaluation des mesures de gestion. Dans ce contexte, un programme décennal de restauration écologique a été développé sur l’île de Bagaud (Parc national de Port-Cros, France) depuis 2010, impliquant l’éradication simultanée de deux taxons envahissants : Carpobrotus spp. (griffes de sorcière) et Rattus rattus (rat noir). L’objectif de cette thèse est ainsi d’évaluer les conséquences du contrôle d’un végétal envahissant (Carpobrotus) et d’un animal envahissant (R. rattus) sur la dynamique d’assemblage des arthropodes indigènes. Les assemblages de coléoptères et d’araignées ont été échantillonnés à l’aide de pièges à fosse durant deux ans avant le contrôle (2010-2011), puis tous les deux ans après le contrôle (2013-2019). Deux dynamiques différentes de ces assemblages ont été observées selon le taxon invasif contrôlé :
(1) Après le contrôle de Carpobrotus, les richesses taxonomique et fonctionnelle des araignées et des coléoptères ont augmenté de manière significative. La composition des assemblages a varié significativement entre les années pré- et post-contrôle, avec un taux de turnover taxonomique élevé, tandis que les assemblages sont restés relativement stables dans le matorral (site sans gestion de Carpobrotus). Les gros coléoptères floricoles (Scarabaeidae) et les petits non volants ont été les plus impactés par l’élimination de Carpobrotus, de même que les araignées vivant dans la litière et tissant des toiles, comme Oecobius navus. Les coléoptères prédateurs (Staphylinidae, Carabidae) et détritivores (Tenebrionidae), ainsi que les araignées du feuillage chassant dans les plantes, comme Xysticus, ont probablement profité de l’ouverture de la végétation alors que la diversification des microhabitats a conduit à la disponibilité d’une plus grande variété de proies. L’augmentation de zone de sol nu a favorisé Aelurillus v-insignitus, Nomisia celerima et Zodarion elegans qui se caractérisent par une affinité pour les environnements secs et ensoleillés. L’élimination de Carpobrotus a donc induit un changement rapide (en sept ans) de la diversité et de la composition des assemblages de coléoptères et d’araignées.
(2) Après contrôle de R. rattus, aucune différence n’a été observée pour la diversité taxonomique des coléoptères et des araignées. Les indices fonctionnels et la composition des assemblages d’araignées varient indépendamment du contrôle du rat, qui a pu engendrer des effets cascade indirects sur la composition des coléoptères comme un remplacement de la pression de prédation des rats sur les arthropodes par celles des reptiles et des oiseaux insectivores. Le suivi de la biodiversité sur 10 ans peut ne pas avoir été suffisamment long pour évaluer le succès de la restauration par contrôle des rongeurs invasifs. Ces résultats suggèrent que les effets bottom-up des Carpobrotus sur les niveaux trophiques plus élevés ont un impact considérable, tandis que l’effet top-down de Rattus sur les niveaux trophiques inférieurs n’est pas prédominant. Des études futures doivent également être menées sur d’autres îles et littoraux de la Méditerranée pour tester la reproductibilité de nos résultats à d’autres territoires.


Visioconférence:
La soutenance pourra être suivie à distance en contactant Elise Buisson (elise.buisson-at-imbe.fr)

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