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En écologie, discipline indissociable de l’évolution, je m’intéresse à l’interaction entre organismes vivants et leur environnements. J’essaie de comprendre et de prédire leur distribution géographique, la distribution selon des facteurs environnementaux, leur assemblage en communautés et le changement de ces aspects au cours du temps écologique et évolutif.

J’ai travaillé dans le passé sur les écosystèmes agro-pastoraux, notamment les pâturages méditerranéens. Dans mon travail de Master, j’ai montré que l’effet du pâturage sur la composition spécifique de plantes pouvait être prédit par des traits fonctionnels comme la date de floraison, la hauteur des plantes ou encore le poids de graines (Saatkamp et al 2009).

Ensuite, j’ai travaillé sur la flore spontanée associée aux vignobles et aux champs de céréales dans l’arrière pays méditerranéen. J’ai mis en évidence la persistance de plantes spécialisées aux champs de céréales dans les cultures de vignes (Saatkamp et al 2004). Par la suite, j’étais intrigué par les processus qui permettent aux plantes annuelles des cultures de persister dans ces systèmes et j’ai fait une thèse sur les adaptations qui permettent aux annuelles de persister dans ces cultures. Dans ce cadre j’ai fait une étude expérimentale comparative sur les caractéristiques qui augmentent la capacité des graines de persister dans les banques de graines du sol (Saatkamp 2009, Saatkamp et al. 2010a, 2010b & 2014).

J’ai montré qu’au delà de la taille et de l’épaisseur de téguments des graines, des propriétés de germination pouvaient prédire la persistance dans le sol (Saatkamp et al 2010b). Notamment, des plantes dont la germination dépend de lumière, où qui germent mieux avec des fluctuations journalières de températures survivent plus longtemps dans le sol. Par la suite je me suis intéressé au rôle des fluctuations de température comme signal permettant à une graine de détecter la profondeur à laquelle elle est enfouie (Saatkamp et al 2011).
J’ai synthétisé mes connaissances acquises dans le cadre de ma thèse et des travaux scientifiques pendant mon temps ATER dans deux chapitres de livres en anglais, un premier ensemble avec Peter Poschlod de l’université de Regensburg, sur la dispersion des graines (Poschlod et al 2012) et un autre sur les banques de graines du sol (Saatkamp et al 2013).

Actuellement je mène des recherches dans trois domaines (1) l’interaction plante-environnement au moment de la germination ; (2) l’assemblage de communautés des dans des gradients spatio-temporels d’humidité du sol ; (3) les processus d’assemblage de pools d’espèces, d’extinction et de colonisation à plusieurs échelles spatiales et le lien avec des pertes prévisibles de diversité végétale et sa conservation.

(1) Le premier thème de recherche s’intéresse plus globalement à l’interaction entre physiologie de germination et conditions environnementales. Dans le cadre du programme Gévoclé (financement région PACA, partenariats CBNA & CBNMed) avec mes collègues Laurence Affre et Alex Baumel, nous étudions le rôle de la germination pour la vulnérabilité des plantes face à la variabilité climatique avec l’exemple des genres Silene et Arenaria (Caryophyllaceae).
Ensemble avec Anne Bousquet-Mélou et Hazem Hashoum, j’étudie dans le cadre du programme ANR SECPRIME2 coordonné par Cathérine Fernandez, l’interaction entre substances allélochimiques des ligneux et germination de Linum narbonense.

(2) Ensemble avec ma collègue Sophie Gachet, j’analyse l’assemblage de communautés des mares temporaires méditerranéennes en liant variabilité spatiale fine des conditions de milieu, variabilité temporelle de l’humidité et relation avec les traits de réduction de risque d’extinction (bet-hedging).

(3) Dans le cadre du programme européen GREAT-MED, pour lequel je coordonne la partie d’écologie végétale, je m’intéresse à la répartition et la diversité des plantes au niveau régional à local. Ensemble avec Aggeliki Doxa et Emi Martin-Queller (post-doctorantes IMBE) et mes collègues Frédéric Médail, Cécile Albert et Alex Baumel, nous utilisons en comparatif une approche de modélisation de niche et une approche de modélisation de théorie neutre de biodiversité et de biogéographie. Ces deux approches sont utilisés pour mieux comprendre les processus d’assemblage de pools d’espèces à plusieurs échelles et leur lien avec les conditions de milieu (niche-habitat) et la configuration spatiale des habitats.