Etude de la contamination métallique et de ses effets sur Oscarella lobularis (Porifera, Homoscleromorpha) en mer Méditerranée occidentale

Avis de Soutenance de thèse

Madame Kassandra De Pao Mendonca



Soutiendra publiquement ses travaux de thèse vendredi 5 mai 2023 à 14h00, Station Marine d’Endoume, salle de conférences.


Jury
Pr Paola FURLA (Rapportrice) - Université Côte d’Azur - UCA Nice
Pr Eliott SUCRE (Rapporteur) - CUFR Mayotte
Dr Emilie FARCY (Examinatrice) - UM Montpellier
Pr Philippe CUNY (Président du jury) - MIO Marseille
Dr Emmanuelle RENARD (Directrice) - IMBE Marseille
Dr André LE BIVIC (Directeur) - IBDM Marseille


Résumé de thèse
Les métaux, contaminants majeurs des écosystèmes méditerranéens, ont pour source principale les activités anthropiques. A ce jour, les effets des métaux sont mieux documentés chez les vertébrés que chez les autres métazoaires. Ce travail cible un acteur clé des écosystèmes benthiques : Oscarella lobularis (Porifera, Homoscleromorpha), éponge ingénieure du coralligène méditerranéen.

Le premier objectif de cette thèse est d’évaluer la pertinence d’O. lobularis en tant que modèle biologique pour la biosurveillance de la contamination métallique dans la baie de Marseille. Malgré des variations inter-sites, O. lobularis, contrairement aux autres éponges étudiées, présente des concentrations en métaux relativement homogènes, ce qui en fait un bioindicateur pertinent de la contamination métallique en Méditerranée.
Les analyses chimiques ont mis en évidence une hyper-accumulation du vanadium (de l’ordre du mg/g) chez O. lobularis et Oscarella tuberculata. Ces quantités exceptionnellement élevées semblent être spécifiques des Oscarellidae. Le vanadium est localisé dans les tissus de surface et plus particulièrement dans les cellules vacuolaires, sous forme de vanadyle (+4) avant d’être partiellement réduit en V (+3) dans les tissus plus profonds. La signification physiologique de l’hyper-accumulation du vanadium chez cette espèce et son espèce sœur reste à explorer mais donne déjà de nouvelles informations sur le rôle de certains types cellulaires encore peu documentés.

Les éponges restent peu étudiées en écotoxicologie. J’ai souhaité m’appuyer sur les nombreuses ressources cellulaires et moléculaires disponibles chez O. lobularis pour mettre en œuvre une approche écotoxicologique de l’échelle physiologique à l’échelle moléculaire, inédite sur ce type d’organisme. Je me suis, pour ce faire, focalisée sur l’impact du méthylmercure (MeHg), métal parmi les plus toxiques. Les tests de toxicité (LC50) montrent une vulnérabilité dépendante du stade et de la saison. Dès 1µg/L MeHgCl, la capacité de régénération et l’intégrité des épithéliums, deux éléments clés de la résilience des individus, sont impactées. Pour la première fois chez une éponge, j’ai caractérisé l’ensemble des gènes classiquement impliqués chez les bilatériens dans la détoxification des métaux et la réponse au stress oxydatif afin de comparer l’expression de ces gènes entre individus exposés à différentes concentrations de MeHgCl.


Lieu

Station Marine d’Endoume, salle de conférences
Rue de la baterie des Lions
13007 Marseille