Thèse de LEGROS Thibaud “La litière des forêts méditerranéennes comme source d’émission de Composés Organiques Volatils Biogéniques (COVB) dans un climat plus aride : quelles conséquences atmosphériques à l’échelle régionale ?”
17 décembre 2025 @ 14h00 - 16h00
Monsieur LEGROS Thibaud, doctorante à l’IMBE, équipe Ecologie fonctionnelle : des systèmes socioécologiques aux molécules, soutiendra publiquement ses travaux de thèse le mercredi 17 décembre 2025, à 14h dans L’Amphithéâtre PONTE, Campus Saint Jérôme.
Devant le jury composé de :
- Dr Alexandre ARMENGAUD
- Dr Karine SARTELET
- Dr Joan LLUSIÀ
- Dr Raluca CIURARU
- Pr Philippe Cuny, Aix-Marseille Université
- Pr Catherine Fernandez, Directrice de thèse, Aix-Marseille Université
- Dr Elena Ormeno-Fuentes, Co-directrice de thèse, CNRS
Résumé des travaux :
Les émissions de Composés Organiques Volatils Biogéniques (COVB) de la canopée sont caractérisées depuis les années ’80 et leur contribution à la formation d’O3 a été quantifiée de l’échelle régionale (région Sud-PACA) à l’échelle globale. Cela contraste avec les émissions de COVB des sols et de leur litière qui restent rarement caractérisées y compris dans la région méditerranéenne alors qu’elle est fortement concernée par la pollution à l’O3 et qu’elle représente un point chaud du changement climatique ce qui pourrait impacter rapidement les flux de COVB. Pour combler ce manque de connaissances, ce travail de thèse présente un double volet. D’une part, le volet expérimental a pour but de caractériser les flux de COVB des sols recouverts de litière dans deux formations forestières typiques de la région méditerranéenne : la forêt décidue de Quercus pubescens au sein de la plateforme expérimentale in natura de l’O3HP – où les COVB ont été mesurés en temps réel par PTR-ToF-MS – et la forêt mixte de Pinus halepensis et Quercus ilex au sein du site in natura de Fontblanche où les COVB ont été étudiés via des analyses off-line par GC-MS. Ces flux ont été mesurés à la fin du printemps ou en été respectivement en conditions de stress hydrique naturel (SN) et de stress hydrique amplifié sur le long-terme (SA), via des dispositifs de restriction des précipitations mis en place depuis 10 ou 9 ans respectivement. D’autre part, le volet de modélisation a permis d’évaluer la contribution actuelle des sols (recouverts de litière) des forêts (feuillus et de conifères) de la région Sud-PACA à l’aide de l’algorithme de Tingey. Ces émissions ont ensuite été comparées à la fois avec les émissions de COVB dans un scénario futur plus sec et avec les COVB émis par la canopée modélisée via MEGAN. Enfin, la formation d’O3 a été estimée via le modèle CHIMERE. Le volet expérimental illustre que le sol (couvert de litière) de la forêt mixte se caractérise par un facteur d’émission (émissions à 30°C) de COVB important (184 µgC.m-2.h-1 en moyenne) formé par des monoterpènes et des sesquiterpènes compte tenu principalement de la participation de P. halepensis à ces émissions. La forêt décidue se caractérise en revanche par un facteur d’émission plus faible (22 µgC.m-2.h-1 en moyenne) de composés hautement volatils (acétone et acétaldéhyde). Dans les deux cas, le flux total des COVB des sols diminue très fortement en conditions de SA (84% à Fontblanche et 43% à l’O3HP). En termes de modélisation, les flux de COVB des sols forestiers représentent, à l’échelle de la région Sud-PACA et pendant l’été 2022, 26 tC.jour-1 sous SN et 7 tC.jour-1 sous SA, ce qui induit une augmentation de 4% et 2% (respectivement) de la concentration en O3 à l’échelle de la région.