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Thèse de Léa Saby “Évaluer des Solutions Fondées sur la Nature pour restaurer des pelouses méditerranéennes : Impacts des héritages écologiques sur les communautés et espèces dominantes”

27 novembre 2025 @ 14h00 - 16h00

Madame Léa Saby , doctorante à l’IMBE, équipe Ecologie, Ecotoxicologie & Chimie appliquées à l’Agroécologie et à la Restauration, soutiendra publiquement ses travaux de thèse le jeudi 27 novembre 2025, à 14h dans l’ Amphithéâtre de l’IUT d’Avignon. Pour suivre la soutenance en distanciel.

Devant le jury composé de :

  • Estelle Langlois, Professeure, ECODIV, Université de Rouen, rapporteure
  • Gregory Mahy, Professeur, Gembloux Agro-bio Tech, Université de Liège, Belgique, rapporteur
  • Adeline Bulot, Maîtresse de Conférences, BAGAP, Institut Agro Rennes-Angers, examinatrice
  • Renaud Jaunatre, Chargé de Recherches Inrae, LESSEM, Grenoble, examinateur
  • Thierry Dutoit, Directeur de Recherches Cnrs, IMBE, directeur de thèse
  • Christel Vidaller, Maîtresse de Conférences, IMBE, Université d’Avignon, co-encadrante de thèse
  • Pierre Bourget, Directeur de la Société des Carrières de La Ménudelle, Fos-sur-Mer, invité

 

Résumé des travaux :

Les pelouses méditerranéennes de la plaine de Crau constituent des écosystèmes semi-naturels uniques, reconnus pour leur grande richesse floristique et faunistique ainsi que pour leur valeur patrimoniale élevée. Cependant, ceux-ci sont aujourd’hui menacés en raison de l’intensification agricole et du développement industriel. Restaurer leur diversité et leurs fonctions écologiques représente alors un défi majeur, d’autant plus que ces écosystèmes sont fortement contraints par les héritages écologiques liés aux usages passés des sols. Cette thèse s’inscrit dans le cadre de la recherche de Solutions Fondées sur la Nature (NbS) pour restaurer ces pelouses, en évaluant différentes méthodes allant de la réhabilitation de l’habitat à la biodiversité via des approches en écologie des communautés et dynamique des populations.

Dans un premier temps (chapitre 1), nous avons évalué les effets à moyen-terme (vingt années après leur mise en oeuvre), d’une restauration fondée sur la réhabilitation du micro-habitat (remise en place du recouvrement en galets) et la réintroduction de l’espèce dominante Brachypodium retusum. Si les galets ont favorisé la création de micro-habitats propices et soutenu certaines communautés d’invertébrés, les effets de l’introduction du brachypode se sont révélés contrastés : augmentation de la biomasse et stabilisation du couvert herbacé, mais réduction de la richesse végétale et du fourrage disponible. Ces résultats montrent donc que la réintroduction d’une espèce dominante seule ne suffit pas à restaurer la complexité et la diversité des communautés caractéristiques à moyen terme.

Les chapitres 2 et 3 se sont focalisés sur des méthodes de restauration par apport d’un pool d’espèces comparant un mélange commercial de semences, le transfert de foin et une méthode innovante utilisant les dépotoirs de fourmis. Le suivi à court terme (6 mois) a montré que les semis commerciaux échouaient en conditions réelles, dominés par quelques espèces peu adaptées et parfois avec des espèces indésirables par rapport aux objectifs de restauration. En revanche, le transfert de foin et les dépotoirs de fourmis ont permis l’installation d’une végétation plus riche et plus proche de la référence. Le suivi prolongé (3 ans) a confirmé l’efficacité du foin, qui favorise la convergence floristique vers les communautés de référence, tandis que les dépotoirs se sont révélés complémentaires en enrichissant les communautés en espèces spécialisées des croûtes biologiques, un faciès typique des pelouses sub-steppiques de Crau.

Enfin, le chapitre 4 a abordé la restauration ciblée d’espèces dominantes (Brachypodium retusum et Thymus vulgaris) absentes malgré les semis, en testant différentes modalités de réintroduction. Les résultats ont montré que les semis restaient peu efficaces, tandis que la transplantation de jeunes plants augmentait significativement les taux de survie et d’installation. Les performances dépendaient néanmoins de l’origine du matériel (locale vs micro-locale) et du type de sol, les sols issus d’anciens vergers apparaissant particulièrement défavorables.

Dans l’ensemble, cette thèse souligne l’importance des héritages écologiques dans les trajectoires de restauration. Les sols agricoles fortement enrichis en nutriments apparaissent les plus difficiles à restaurer, alors que les sols issus de steppe, même remaniés et stockés pendant plusieurs années, conservent des propriétés plus favorables. Elle met aussi en avant la pertinence des approches combinées : transfert de foin pour installer rapidement une matrice, dépotoirs de fourmis pour enrichir en espèces spécialisées, et introduction ciblée des espèces dominantes par transplants.

 

Détails

  • Date : 27 novembre 2025
  • Heure :
    14h00 - 16h00
  • Catégorie d’Évènement:

Lieu

  • Amphithéâtre de l’IUT d’Avignon. Site Agroparc
  • 337 chemin des Ménajariés
    Avignon, Avignon CEDEX 09 84911
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