
Au-delà du transfert d’espèces « ingénieure des écosystèmes », ce sont aussi les produits de leurs actions sur l’écosystème qui pourraient être utilisés pour la restauration lorsque la ré-introduction des espèces et les modifications de l’habitat ne suffisent pas (Saby et al., 2024). C’est ainsi que nous avons récupéré les réserves riches en graines viables, entreposées par les fourmis à coté de leur nid et testé l’épandage de ces « dépotoirs », à la fois sous serre et in situ dans quatre sites en restauration dans la plaine de la Crau en comparaison de l’utilisation d’un mélange de graines commerciales et d’un transfert de foin récolté à proximité. Seulement six mois ont suffi pour mesurer des différences comme l’atteste la publication parue dans la revue Land Degradation and Development début 2025, puis reprise dans la revue « Pour La Science ». Avec les dépotoirs de fourmis, les prairies retrouvent une plus grande richesse en espèces, avec une composition plus proche de la parcelle de référence, qu’avec le mélange commercial. Voici ce qu’en dit Léa Saby qui a effectué ces recherches dans le cadre de sa thèse de doctorat de l’université d’Avignon.