Un objet d’étude : la sabline de provence

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Germination
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Fleurs de la sabline
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Sabline de provence
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Habitat

Ecologie de la sabline de Provence

Responsable scientifique : Alex Baumel

La sabline de Provence (Arenaria provincialis) est une petite plante annuelle de la famille des Caryophyllacée. Son aire de distribution est restreinte aux massifs entourant Marseille et Aubagne, c’est donc une plante endémique de la Basse Provence.

De petite taille et discrète elle vit dans les éboulis, les pierriers et les sols caillouteux produits par l’érosion du calcaire.

Présentation

Biologie et niche écologique

Son cycle biologique est celui d’une annuelle hivernale, elle germe au début de l’automne, passe l’hiver sous forme de petite plantules, puis ramifie et fleurit au printemps, au début de l’été elle fructifie, et disperse ses fruits (capsules indéhiscentes) à courte distance. Tandis que la plante mère sèche et meurt, la nouvelle génération passe l’été sous forme de graines disséminées entre les cailloux et les graviers du sol.
Au centre de sa niche écologique, la sabline de Provence se développe dans des milieux ouverts, éventuellement très fragmentés, toujours très rocheux et dans une matrice de végétation dense dominée par le Chêne kermès. En marge de cette distribution, la sabline peut se développer en situation littorale très thermique ou à l’opposé en zone de crête, d’altitude, au sein d’une flore rare pour la région, comme au sommet de la Sainte-Baume ou en versant nord du massif de l’Etoile.

Botanique

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Plusieurs synonymes ont été utilisés pour le nom scientifique de la sabline, il existe donc une certaine confusion dans la littérature à son sujet.
En voici l’explication et notre choix pour en sortir. Découverte par Robillard et Castagne, “dans les endroits rocailleux qui entourent Marseille”, elle se caractérise du point de vue botanique par un ovaire à 2 styles au lieu de 3. Cela lui value d’être nommée Gouffeia arenarioïdes par Lamarck et de Candolle en 1815. Pourtant sa ressemblance avec les Sablines (genre Arenaria, Caryophyllacées) et nos résultats reposant sur le séquençage de petites portions de son génome montrent que G. arenarioides se positionne au sein du genre Arenaria et avec les espèces du sous-genre Arenaria.

C’est pourquoi nous nommons cette plante Arenaria provincialis en accord avec la systématique phylogénétique et Flora europea.

Recherches


Nos recherches visent à comprendre la persistance locale et globale de la sabline de Provence.
La persistance est un concept regroupant l’ensemble des phénomènes, historiques, écologiques et évolutifs qui vont déterminer la viabilité actuelle des populations de la sabline.
Nos travaux de phylogéographie, basés sur la coalescence des séquences d’ADN, ont montré que les populations de la sabline se sont maintenues tout au long du Pléistocène, soit une persistance de presque 2 millions d’années !

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L’application de nos recherches se concrétise par la transmission de connaissances aux personnes impliquées dans la conservation de la sabline de Provence.

Par exemple nous suivons depuis 2004 la démographie de la Sabline sur le site de Luminy, au niveau de 10 placettes. Ce suivi nous renseigne sur les corrélations entre la régénération démographique et la pluviométrie.

Nous souhaitons également évaluer ce qu’apporte une connaissance approfondie de l’histoire de la sabline pour la conservation de la flore de basse Provence.

La thèse de Sami Youssef (2007-2011) visait à identifier les facteurs déterminant l’endémisme et la persistance de la sabline de Provence. Grâce à la thèse de Sami Youssef et aux travaux antérieurs nous avons pu réunir un ensemble de connaissances sur la biologie, la démographie et l’écologie de la sabline, sous la forme d’une monographie réalisée conjointement avec nos collègues de l’ONF.

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Marine Pouget au travail

La thèse de Marine Pouget (initiée en 2012) vise à évaluer l’apport de la phylogéographie à la conservation.

Les acteurs du projet Sabline

Alex Baumel, Sami Youssef, Marine Pouget, Laurence Affre, Thierry Tatoni, Claude Goeury, Franck Torre, Errol Vela, Mariannick Juin, Olivier Feirrera, Jean Jacques Momdjian, David Guyader, Pascal Auda, Virginie Gonçalves, Léa Ménard, Héloïse Vanderpert, Jean François Léger, Daniel Pavon, Julien Barret, Sarah Daniel, Magali Serrano, Jean-Luc Cellier, Ouiza Tarek, Batista Manon, Guiller Clémence, Lambert Angélique, Pichot du Mezeray Jean-Olivier.

Soutiens financiers : ONF, CG13, région PACA, et CNRS

Communications

Documents à télécharger

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Sami Youssef au travail

-* Thèse de Sami Youssef soutenue le 12 Septembre 2011 : « Ecologie d’une espèce endémique méditerranéenne : étude des adaptations et des facteurs déterminant sa persistance et sa distribution »

  • Figures pour la conservation

Ces figures sont issues des recherches en cours sur la Sabline, en particulier de la thèse de Marine Pouget, et du stage des étudiants de master première année Batista Manon, Guiller Clémence, Lambert Angélique, Pichot du Mezeray Jean-Olivier.

Distribution simplifiée de la Sabline

Phylogéographie et conservation de la Sabline

Publications scientifiques récentes

Aurelle D, Baumel A, 2012. La Sabline de Provence et le Corail rouge, emblèmes de la biodiversité des Calanques. Revue Espèces 4 :24-29.

Baumel A, Affre L, Véla E, Auda P, Torre F, Youssef S, Tatoni T, 2009. Ecological magnitude and fine scale dynamics of the mediterranean narrow endemic therophyte, Arenaria provincialis (Caryophyllaceae). Acta Botanica Gallica 156 : 259-272

Imbert E, Youssef S, Carbonell D, Baumel A, 2011. Do endemic species always have a low competitive ability ? A test for two Mediterranean plant species under controlled conditions. Journal of Plant Ecology 5 : 305-312

Pouget, M., Youssef, S., Migliore, J., Juin, M., Médail, F., & Baumel, A. (2013). Phylogeography sheds light on the central–marginal hypothesis in a Mediterranean narrow endemic plant. Annals of botany, 112(7), 1409-1420.

Véla E, Auda P, Léger JF, Gonçalves V, Baumel A, 2008. Exemple d’une nouvelle évaluation du statut de menace suivant les critères de l’UICN version 3.1. : le cas de l’endémique provençale Arenaria provincialis Chater & Halliday (= Gouffeia arenarioides DC., Caryophyllaceae). Acta Botanica Gallica, 155 : 547-562

Youssef S, Baumel A, Véla E, Juin M, Dumas E, Affre L, Tatoni T, 2011. Factors underlying the narrow distribution of the Mediterranean annual plant Arenaria provincialis (Caryophyllaceae). Folia Geobotanica 46 : 327-350

Petite flore

Quelques unes des plantes accompagnant souvent Arenaria provincialis

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Arenaria provincialis

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Asterolinon linum-stellatum

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Centhranthus calcitrapa

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Crucianella angustifolia

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Linaria supina

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Pimpinella tragium

Contact
Alex Baumel