Hommage à notre collègue Erick Provost
Notre collègue Erick Provost, chargé de recherches au CNRS, retraité de l’IMBE depuis quatre années nous a quitté ce dimanche à l’âge de 72 ans.
Ses recherches concernaient ces dernières années principalement l’écologie et l’éthologie des fourmis.
Il a beaucoup contribué à une meilleure connaissance de ces insectes, à leur utilisation comme ingénieur des écosystèmes mais aussi à la lutte contre celles qui étaient invasives.
La cérémonie funéraire aura lieu ce jeudi 02 novembre à Aubagne à 14h00.
Suite à l’annonce de son décès, nous avons reçu de nombreux messages de la part de collègues scientifiques qui ont tenu à lui rendre hommage :
Les témoignages
« Eric était une personne très attachante, discrète, et passionnante : c’est lui qui m’a fait découvrir le monde des fourmis. Je connaissais la »grosse fourmi noire« de la pinède, lui m’a parlé des »camponotus« des »leptothorax« , des »hydrocarbures cuticulaires« ... Je ne connaissais rien à rien. Je passais voir les expériences en cours, il y avait des caméras, des appâts, des parcours à fourmis, je trouvais ça très drôle. Il adorait en parler et ne manquait jamais de le faire auprès du grand public, avec l’association E4 ou lors de la fête de la Science. Impossible de penser à lui sans citer Marielle Renucci et Alain Tirard, ses deux complices, spécialistes comme lui des signaux chimiques chez les insectes sociaux, un fameux trio plein d’entrain arrivés ensemble à l’IMEP/IMBE. On n’a plus de fourmis à l’Arbois, on ne craint plus de croiser une fourmi d’Argentine échappée d’une expérience, dommage. Désormais, je ne regarderai plus les fourmis de Crau sans penser à lui. »
« Erick avait une passion incroyable pour le monde des fourmis, et connaissais très bien notre groupe de prédilection . C’était toujours un plaisir d’échanger fourmis avec lui et toujours avec une grande simplicité et convivialité. Je garderai aussi le souvenir de son binome formée avec Marielle à l’arbois, avec qui j’avais bien interagi dans le contexte de la thèse de Laurence Berville ... Il m’avait aussi entrainer plusieurs fois dans la crau au début des travaux sur les messors et la restauration steppique et partagé aussi quelques sessions labo à l’arbois... J’ai aussi eu plaisir de co-encadrer à distance le travail de thèse de Maureen Cateine sur les enjeux de myrmechocorie en contexte minier en Nlle Caledonie dans une perspective de restauration des milieux même si il y a toujours le regret de n’avoir pu le faire venir sur place. »
« Quand je pense à Erick, le premier souvenir qui me vient est le foisonnement des questions et réflexions qu’ils se posaient quand nous étions sur le terrain. C’est ainsi qu’est venu l’idée en 2009 de travailler sur les fourmis Messor dont il connaissait très bien déjà l’écologie et l’éthologie pour les utiliser comme ingénieur de la restauration des écosystèmes herbacés. Une fuite de pétrole survenue au centre de la plaine de Crau a hélas permis de tester cette hypothèse de façon très concrète. Dix ans plus tard, deux thèses (Adeline Bulot et Tania de Almeida), de nombreuses publications scientifiques avec nos collègues, Marielle Renucci, Olivier Blight et François Mesléard ainsi qu’une importante couverture médiatique ont validé la collaboration entre myrmécologues et écologues de la restauration aboutissant in fine à l’attribution du Prix de la recherche en Provence en 2019. Une belle aventure scientifique et humaine, merci beaucoup Erick ».
Remise du premier prix de la recherche en Provence par le CD 13 en 2019.