Soutenance : Thèse de Charlotte Biryol : La biodiversité du sol en forêts méditerranéennes : influence de la gestion forestière et des conditions climatiques

Par :
du 2024-06-11 - 09:00 au 2024-06-11 - 10:00

Campus Etoile - Fac. St-Jérôme - Amphi Ponte
52 Avenue Escadrille Normandie Niemen

13013 Marseille

Madame Charlotte Biryol

Soutiendra publiquement ses travaux de thèse mardi 11 juin 2024 à 9h, Campus Saint Jérôme - Amphi Ponte.

Devant le Jury :
Amélie CANTAREL - MCF HDR - UMR Ecologie Microbienne, Université Claude Bernard Lyon 1, Rapporteuse
Michaël AUBET - PR - UMR ECODIV, Université de Rouen Normandie, Rapporteur
Apolline AUCLERC - MCF - UMR LSE, Université de Lorraine, Examinatrice
Catherine KELLER - PR - UMR CEREGE, Aix-Marseille Université, Examinatrice
Virginie BALDY - PR - UMR IMBE, Aix-Marseille Université, Directrice de thèse
Mathieu SANTONJA - MCF - UMR IMBE, Aix-Marseille Université, Co-directeur de thèse

Résumé de thèse
Les sols font partie des habitats les plus divers sur Terre et hébergent des organismes jouant un rôle essentiel dans les processus comme la décomposition de la matière organique et le cycle du carbone. Malgré leur diversité et leur importance pour le fonctionnement des écosystèmes forestiers, les connaissances sur la réponse de la biodiversité du sol à différentes pratiques de gestion forestière en région méditerranéenne restent très restreintes. Pourtant, des modifications de l’activité, de l’abondance et des interactions entre organismes du sol pourraient avoir des effets en cascade importants sur l’efficacité de la décomposition des litières, le stockage de carbone et le recyclage des nutriments. De plus, la région méditerranéenne a été identifiée comme particulièrement sensible au changement climatique et donc intéressante pour en étudier les conséquences. Dans ce contexte, il est essentiel de prendre en compte la biodiversité du sol pour proposer des plans de gestion adaptatifs des forêts. Dans ce travail, l’influence de 3 types de gestion forestière sur les organismes du sol est évaluée : (i) l’éclaircie forestière, (ii) la gestion de la végétation de sous-bois et (iii) la mixité forestière. Une synthèse de la littérature (i.e. « review ») a pu mettre en évidence que différentes techniques d’éclaircie forestière et de méthodes d’échantillonnage de la faune du sol existent dans le monde, avec des effets positifs, neutres ou négatifs sur l’abondance des organismes du sol rapportés, et donc une absence de généralisation de la réponse de la faune à cette pratique de gestion. Dans une forêt de pins d’Alep, nous avons pu mettre en évidence que l’éclaircie forestière et la suppression de la végétation de sous-bois ne diminuent pas l’abondance de la faune du sol et les biomasses microbiennes par rapport à des parcelles forestières non gérées après 17 ans de mise en place. Toutefois, une forte éclaircie couplée à la suppression de la végétation de sous-bois diminue l’abondance de la macrofaune du sol et des nématodes par rapport à des parcelles où la végétation de sous-bois est maintenue. Ainsi, la strate arbustive joue un rôle clé dans la réponse des communautés d’organismes du sol à des traitements d’éclaircie forestière. La réponse des organismes du sol aux traitements forestiers a également été étudiée avant et après une sécheresse estivale in situ ou avec une augmentation de la température de l’air et une réduction de l’humidité du sol en conditions contrôlées. Les communautés d’organismes du sol sont généralement négativement impactées par une augmentation des températures et une diminution des teneurs en eau du sol, et la gestion forestière n’atténue pas ces effets négatifs. Enfin, dans un contexte de mixité forestière, un effet positif de l’augmentation des concentrations en nutriments contenues dans des mélanges de litières est observé sur l’abondance des collemboles et la biomasse bactérienne. L’ensemble de ces résultats montre l’importance des ressources, des caractéristiques de l’habitat et des conditions abiotiques ainsi que l’effet interactif de ces facteurs sur les organismes du sol. De plus, ces travaux mettent en évidence que les milieux les plus favorables au développement de nombreux organismes du sol pourraient aussi être les plus sensibles au changement climatique.

Voir en ligne : http://evenements.osupytheas.fr/pub...